Quand on pense à Cuba, difficile de ne pas penser aux cigares. Véritable fierté nationale, le “puro cubano” est reconnu dans le monde entier pour sa qualité exceptionnelle, son goût unique et son histoire fascinante. Voici pourquoi les cigares cubains occupent une place à part dans l’univers du tabac.
Une tradition vieille de plus de 500 ans
L’histoire commence en 1492, lorsque Christophe Colomb découvre le tabac en arrivant sur l’île. À l’époque, les Taïnos – peuple indigène – fumaient déjà des feuilles de tabac roulées. Ce n’était bien sûr pas encore des cigares tels qu’on les connaît aujourd’hui. Le tabac était également utilisé à des fins médicinales, pour éloigner les moustiques et dans divers rituels religieux. Très vite, les colons espagnols exportent cette plante en Europe et font de Cuba l’un des premiers producteurs mondiaux.
À partir du XVIIIe siècle, la culture du tabac s’organise, et La Havane devient un centre majeur de fabrication de cigares. De grandes fabriques voient le jour au XIXe siècle, comme Partagás (1845), Romeo y Julieta (1875) ou encore H. Upmann (1844).
Le secret du terroir cubain
La qualité des cigares cubains repose en grande partie sur les conditions uniques de culture de la région de Vuelta Abajo, à l’ouest de l’île, près de Viñales. Le climat, les sols riches et l’expertise des producteurs créent un tabac d’exception, considéré par de nombreux connaisseurs comme le meilleur du monde.
À noter qu’il existe également d’autres zones productrices de tabac à Cuba, moins connues mais en plein essor, comme la région de Vuelta Arriba, dans les environs de Remedios, et quelques zones dans l’est de l’île (zona oriental).
Autre spécificité : les cigares cubains sont entièrement faits à la main, du champ à la boîte. Cette méthode artisanale s’appelle “Totalmente a mano” et fait l’objet d’un contrôle rigoureux par Habanos S.A., l’entreprise publique qui gère la production et la distribution des cigares de marque.

Aujourd’hui, Cuba produit environ 100 millions de cigares par an, dont près de 90 % sont exportés. En 2023, les ventes de cigares cubains à l’international ont généré environ 545 millions de dollars.
Infos pratiques pour les voyageurs
Visiter une fabrique de cigares
Toutes les fabriques ne sont pas ouvertes au public. Celles qui peuvent se visiter se trouvent à La Havane (fabriques Partagas, Romeo y Julieta et Corona), Pinar del Río et Santa Clara. Les plus grandes, les plus réputées et les plus intéressantes sont celles de La Havane.
Elles sont ouvertes du lundi au vendredi, uniquement le matin.
Le tarif d’entrée est à ce jour de 10 euros par personne. Attention : les billets ne s’achètent pas à l’entrée. Il faut les acquérir au préalable dans des points de vente agréés : vous en trouverez dans les hôtels proches du Parc Central, comme l’hôtel Plaza ou l’hôtel Parque Central. Il est également possible de les acheter dans les bureaux de l’agence San Cristobal, dans la Vieille Havane.
Visiter une plantation de tabac
En complément d’une fabrique, il est très intéressant de visiter une plantation de tabac, notamment dans la région de Viñales et de Vuelta Abajo. Là, ce sont les paysans eux-mêmes qui vous accueillent et vous expliquent toutes les étapes de la culture du tabac : plantation, récolte, séchage et roulage.
Ils réalisent souvent une démonstration en direct de la fabrication d’un cigare à la main, et l’on peut poser toutes les questions que l’on souhaite.
De nombreuses fincas (exploitations agricoles) se visitent gratuitement ou en échange de l’achat de quelques cigares.
Où acheter des cigares ?
Si vous souhaitez acheter des cigares de marque (Cohiba, Montecristo, etc.), il est recommandé de le faire dans les boutiques officielles de l’État (connues sous le nom de “La Casa del Habano”). Ces cigares sont authentiques, mais les prix sont proches de ceux pratiqués en Europe, parfois légèrement inférieurs.
Le bon plan : acheter des cigares créoles directement dans la région de Viñales, là où est cultivé le tabac. Les producteurs sont légalement tenus de vendre 85 à 90 % de leur production à l’État, mais ils peuvent conserver le reste pour leur propre usage. Avec ce tabac de haute qualité, ils fabriquent des cigares dits “créoles”, sans bague de marque, mais faits avec le même tabac que les grandes marques, et à des prix beaucoup plus abordables. Le tarif dépend de la taille et de la qualité du cigare.
Attention aux arnaques !
La Havane est malheureusement un lieu où circulent beaucoup de fausses offres. Voici les pièges à éviter :
- Les personnes qui vous abordent dans la rue en prétendant vendre des cigares “de la coopérative” : cette coopérative n’existe pas.
- Ceux qui vous proposent d’assister au “festival du cigare” : ce festival n’a lieu qu’une fois par an, et l’entrée y est très sélective.
- Les cigares vendus à bas prix dans la rue : ce sont souvent des contrefaçons ou des produits de mauvaise qualité.
Pour être sûr de la provenance, mieux vaut privilégier les boutiques officielles ou les producteurs de confiance dans la région de Viñales.
Que peut-on rapporter en Europe ?
Chaque voyageur est autorisé à rapporter jusqu’à 50 cigares par personne, sans facture. Au-delà de cette limite, une déclaration en douane peut être exigée à votre retour.