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  • Publication publiée :11/06/2016
  • Temps de lecture :10 min de lecture
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Les 5 secrets d’Eduardo, biologiste cubain, sur la péninsule de Zapata

Aujourd’hui, votre professeur s’appelle Eduardo ! Biologiste et guide dans le parc naturel de la Cienaga de Zapata, il connaît parfaitement cette région située dans le sud de la province de Matanzas, puisqu’il la sillonne tous les jours pour en faire découvrir les beautés aux voyageurs.

Ce qui est génial avec Eduardo, c’est qu’il est capable de vous apprendre plein de choses sans être rasant. Il est drôle et comme beaucoup de cubains, c’est un bon vivant ! Du coup, pas de risque de s’ennuyer comme cela arrive assez souvent quand on part avec un guide qui récite sur un ton monocorde des explications interminables…

En tous cas, nous on a adoré se balader avec Eduardo, et on vous livre ici 5 des enseignements qu’il nous a transmis sur la péninsule de Zapata.

1/ Non, le nom de Zapata ne vient pas de la forme de la péninsule !

Contrairement à ce qu’on peut lire dans de nombreux guides de voyage, la péninsule de Zapata ne doit pas son nom à sa forme de chaussure (Zapata signifiant chaussure en espagnol). Zapata, c’est en fait le nom d’un homme qui a ferraillé ferme auprès de la mairie de la Havane pour finalement réussir à obtenir de celle-ci, en 1632, qu’elle lui donne un bout de terre pour construire une ferme à Playa Larga, la première dans cette région. Et avec sa progéniture nombreuse, c’est lui qui a commencé à peupler la région.

On parle également parfois de « la baie des cochons » pour désigner la zone de Playa Giron. Ce n’est pas une allusion aux mercenaires anti-castristes qui débarquèrent ici en 1961 pour tenter de renverser le régime, mais simplement une référence à l’élevage porcin qui représenta une activité économique importante à la fin du 17ème siècle ;-).

2/ Une zone essentiellement marécageuse

En espagnol, la région est appelée « Cienaga de zapata » (cienaga signifiant marécage) car sur les 4500 kms2 de la péninsule, 75% sont une zone marécageuse. Donc un conseil, ne partez pas dans le parc naturel en claquettes ! Les 25% restants sont du bois haut.

Cette particularité explique que de nombreuses espèces d’oiseaux et de plantes soient endémiques à cette région. Mais d’autres, plus communes, vous surprendront également au détour d’un chemin ou d’une grotte…Phobiques s’abstenir !

3/ La ceiba, arbre sacré de la religion afro-cubaine

Lors de leur arrivée à Cuba, les esclaves africains furent convertis de force au catholicisme. Pour préserver leur religion et tromper leurs tortionnaires, ils ont associé chacune de leur divinité, les orishas, à un saint catholique. Ainsi, sous couvert de dévotion à ces saints, ils continuaient à rendre un culte à leurs orishas. Ce syncrétisme religieux a abouti à la santeria, religion aujourd’hui très présente à Cuba.

Autel religieux (santeria)

Mais ce syncrétisme ne se limita pas aux divinités, la nature fut elle aussi de la partie ! Ainsi, la ceiba, un arbre très résistant rappelant aux esclaves africains le baobab, leur arbre sacré, fut parée des mêmes attributs religieux. Le mythe raconte que trois orishas vivent dans cet arbre, un dans les racines, un dans le tronc et le dernier dans les branches. D’ailleurs, chaque année, au début du mois de décembre, on peut observer de nombreuses offrandes faites à ces arbres dans la région de Matanzas.

Ceiba

4/ La pêche, seconde activité économique de la péninsule derrière…le tourisme !

Si le tourisme a commencé à se développer à Cuba dès 1995, la péninsule de Zapata est longtemps restée à l’écart des circuits empruntés par les voyageurs. Ainsi, jusqu’en 2010, Playa Larga est resté un village de pêcheurs.

Mais les choses ont rapidement changé en quelques années. Aujourd’hui, la pêche est devenue la seconde source économique de la région, après…le tourisme ! Et en 2016 on compte une centaine de casas particulares à Playa Larga (contre 7 à la fin des années 90), pour la plupart des maisons de pêcheurs reconverties en maisons d’hôtes. 60 casas particulares ont également vues le jour à Playa Giron. Ce développement touristique a permis une vraie amélioration du niveau de vie des habitants de la région.

5/ Dénicher des petits coins où faire du snorkeling en solo

La péninsule de Zapata est également réputée pour être un des meilleurs spots de plongée et de snorkeling de l’île. Les possibilités de se jeter à l’eau avec un masque et un tuba sur la côte allant de Playa Larga à Playa Giron sont nombreuses ! Bien sûr, il y a les incontournables, la Cueva de los peces, Punta Perdiz et Caleta Buena.

Mais les entrées sont payantes (et chères !) et vous n’y serez souvent pas seuls…

Alors qu’on arrive encore à découvrir, au creux d’un virage, une petite crique isolée et plus tranquille pour profiter du snorkeling en solo…Par contre prévoyez une paire de chaussures aquatiques, car il y a pas mal d’oursins dans le coin. Autre incontournable pour visiter la région : un bon anti-moustiques ! Car au lever et au coucher du soleil, ils attaquent en horde… Mieux vaut d’ailleurs se mettre aux abris à ces moments de la journée.