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  • Publication publiée :10/07/2016
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L’île de la Jeunesse (Isla de la Juventud), un paradis cubain méconnu

Article invité, par Gérald.

Pénitencier, symbole de l’éducation et de l’amitié, puis territoire oublié : les visages successifs de l’île de la jeunesse

Longtemps connu sous le nom de l’Île des Pins ( Isla de Pinos), ce petit bout de territoire cubain avait, avant la révolution, une réputation pour le moins difficile à porter : celle d’une île prison

Située à quelques dizaines de kilomètres de la cote sud de la province de la Havane, cette île d’accès difficile reste le plus souvent inconnue des touristes, peu nombreux à la visiter.

La capitale régionale, Nueva Gerona, dispose d’un aéroport et d’un port : Il existe une seconde ville de plus petite taille, La Fé, située au centre.

Isla de la Juventud héberge un des pénitenciers les plus inhumains de la planète, El Presidio Modelo, dont les 5 bâtiments en forme unique de gros fromages sont visibles de l’espace : elle a été construite sur le modèle d’un pénitencier américain de la région de Chicago, a la fin des années 20.

Cette prison, aujourd’hui musée a détenu de nombreux révolutionnaires, dont Fidel Castro qui y a fait un long séjour après la tentative manquée de la Moncada, à Santiago.

Le réfectoire “comedor” , surveillé par un mirador situé dans une tour centrale , était nommé la salle du silence car les prisonniers ne devaient pas parler.

Après la révolution le gouvernement cubain a décidé de tourner la page et a choisi de baptiser cette île “l’île de la Jeunesse”  ( Isla de la Juventud en espagnol )

De nombreuses écoles, centres de séjour et même universités y ont alors été construits.

La jeunesse de toute l’île, du monde entier même a la grande période socialiste, est venue y suivre des cours et participer, dans des sortes de centres de vacances, aux travaux des champs.

Les tornades, l’abandon des programmes scolaires, universitaires et des camps de jeunesse ont fait que de tout cela il ne reste rien : l’éclatement du camp socialiste et la chute de l’ URSS ont plongé l’île dans l’oubli.

On ne trouve plus en souvenir de cette époque ou l’île de la Jeunesse était celle de l’éducation et de l’amitié que des bâtiments abandonnés, envahis par les herbes.

Une génération de cubains et de jeunes sympathisants du monde entier est passée par ces bâtiments.

Les deux villes de l’île, Nueva Gerona et La Fé, semblent avoir été oubliées par l’histoire et sont, comparativement au reste de l’île principale, un cran en retrait pour la modernité.

Visiter Juventud c’est avoir la sensation que le temps s’est arrêté en 1970, dans une île particulièrement joyeuse et conviviale, une expérience unique à Cuba !

L’île de la Jeunesse en pratique : comment s’y rendre et s’y loger

Se rendre à l’île de la Jeunesse est pour le touriste, toute une expédition ! Avion depuis le terminal domestique de la Havane , vol vers l’aéroport de Nueva Gerona ou bateau rapide depuis Batabano, un petit port au sud de la capitale : Batabano est relié par quelques bus à la Havane, hors Viazul.

Il existe un réseau de transport bus en monnaie locale CUP (cette île a la particularité de bien moins fonctionner au CUC que le reste de Cuba) et de rares voitures de location.

L’offre en matière d’hébergement touristique sur place est plus que limitée : quelques casas particulares à Nueva Gerona et la Fé et, surtout, un hôtel à vocation de centre de plongée, le Colony sur la cote sud ouest.

Plongée et découverte du parc naturel : un paradis pour les amoureux de la nature.

Le centre de plongée Colony est un des plus réputés de Cuba et de nombreux groupes de plongeurs y viennent du monde entier. http://cubadiving.org/diving-centre-el-colony.htm

Notre tour de l’île ne serait pas complet sans parler du parc naturel, très isolé, qui se trouve sur la partie sud de Juventud et occupe la totalité de celle ci de l’est à l ouest  : il est situé a environ 120 km de la capitale régionale.

Muni d’un permis de visite obtenu sur place et accompagné d’un guide vous retrouverez, au cœur de celui ci , la faune et la flore de l’île : cela se nomme « la punta Frances » et on y trouve une centaine d’espèces protégées dont, bien sur, les crocodiles ! http://isladelajuventud-cuba.com/naturaleza04.html

L’auteur : Gérald

Gérald est parisien. Sa famille, des médecins franco – cubains, vit a Cuba depuis 1968 : trois générations désormais ! Son épouse Marie Laure et lui ne comptent plus leurs voyages et ont parcouru l’île – et ses annexes- en tous sens.
On le retrouve, les années impaires, à la tribune “invités étrangers” du défilé du 1er mai, à La Havane.